mercredi 17 mars 2010

HOMMAGE à deux disparues

Le secteur J’écris ma vie du Nouveau-Brunswick est de nouveau éprouvé par le décès d’une des leurs Madame Camélia Beaulieu qui achevait d’écrire son autobiographie et par Madame Louise Toner Thériault. L’association J’écris ma vie offre ses plus sincères condoléances aux personnes touchées par ce deuil. Nous reproduisons ici l’hommage posthume rendue à la défunte.
Marie Collard, présidente.
Groupe de Grand-Sault.
Assises : Claudette Michaud, Murielle Losier, Murielle King, Louise Carter Thériault.
Debout:Irma Toner, Gérard Ouellet, Thérèse Thériault, Alyre Thériault,
Mariette Beaupré, animatrice Adrienne Michaud
Hommage à Louise Carter Thériault

Louise était native d'Ottawa et demeura plusieurs années à Montréal avant de prendre mari et s'établir au Nouveau-Brunswick, à Grand-Sault. Ell est décédée le dimanche 28 mars 2010, à l'âge de 66 ans. Elle faisait partie de notre groupe depuis le début, en  janvier 2009.
Membre très active, d'une humeur joviale et remplie de vie, elle nous manquera beaucoup

Chère Louise,

Sur ton chemin ici-bas, tu étais un exemple de courage et d’espoir malgré la maladie qui t’accablait depuis nombre d’années. Tu étais une chercheuse infatigable et avec joie et générosité tu faisais part de tes découvertes aux intéressées, particulièrement nous, membres JMV.
Tu étais une inspiration pour tous ceux que tu as côtoyés avec ton grand sourire et ton humeur joviale.
Avec ton esprit vif et positif, ton audace, ta confiance, ton intérêt et ton enthousiasme tu as su faire rapidement ta marque auprès de nous, ton groupe
« J’écris ma vie ». Tu nous manqueras beaucoup !
Tu as été une grande Dame, trop peu connue ! Tu mérites maintenant le repos éternel !
Merci Louise d’avoir fait partie de ma vie ne serait-ce qu’une année !

Mariette Beaupré
Le 28 mars, 2010


Carmélia Beaulieu


Que dire de cette merveilleuse personne?

Que c’était une personne intelligente, une femme de caractère, une passionnée de lecture, d’écriture, passionnée pour toute la culture.
Que c’était une personne d’une grande humilité et d’une grande simplicité; que tout le monde de son entourage qui l’avait côtoyée l’avait adorée.
Que c’était une personne de courage et d’abnégation qui s’est donnée et dévouée pour plusieurs générations à son mari pendant 61 ans, à ses neuf enfants, ses 16 petits-enfants et ses 14 arrières petits-enfants.

Quoi dire de la vie de Carmélia?

Qu’elle a été institutrice,
qu’elle aimait mieux voir ses enfants lire l’encyclopédie que de les voir regarder l’ours Yogi;
que le latin passait avant le patin,
que les devoirs ne devaient pas être considérés comme une dure obligation mais comme un simple petit abc de l’instruction.
Qu’elle a été mariée à un bâtisseur qui bien souvent construisait loin de la maison;
que des maisons elle en a eues, et des déménagements elle en a vécus.
Qu’elle a fait entrer dans notre maison, la musique comme notre grand compagnon; le puissant Beethoven chevauchait avec le tonitruant Led Zeppelin et
que Jean-Sébastien Bach s’harmonisait bien avec Fleetwood Mac,
Qu’elle a été une bonne couturière et que l’on soit bien habillés elle en était fière;
qu’elle a été une bonne cuisinière et que l’apéro du dimanche midi, était la messe et le pain béni.
Ces épisodes de sa vie nous les connaissons, nous nous en souvenons, mais il y a un aspect de sa personnalité que peu de monde connaissait ou même ne se doutait;
que jamais ou peu elle ne parlait; c’est sa vie spirituelle, sa vie intérieure personnelle, vie à la fois mystique et hermétique. La plupart des gens appellerait ça «son côté ésotérique» vous savez cette partie de certaines philosophies anciennes qui devaient rester inconnue et secrète des non-initiés. Moi j’appellerais plutôt ça «son côté philosophique» i-e, ce besoin de recherche, ce besoin de se former une réflexion sur la nature et les causes de l’Univers et de l’Homme.


Comment l’univers s’est-il créé? Pourquoi l’homme est-il né?

Je pourrais aussi appeler ça «son petit côté théosophique». La théosophie est cette croyance en une sagesse divine, omniprésente dans l’univers et dans l’homme. Je m’explique donc. Un jour, quelques temps après le décès de notre frère Jean-François qui était philosophe de formation; elle me remet un document qui était sa thèse de maîtrise qu’il avait déposé à l’Institut des Études Islamiques de l’Université McGill.
Elle me dit : «Pierre, tu devrais lire cela, c’est très bon. Jean-François a écrit quelque chose de réellement impressionnant avec lequel je suis tout à fait en accord. Je suis réellement fière de lui». Elle me parlait comme si elle était son directeur de thèse, comme si elle était dans la peau d’un superviseur qui en évalue les valeurs et les teneurs. Je prends donc le document et j’en lis le titre :

Gnose et philosophie : Une étude du Ta’wil Ismaélien d’après le Livre des sources d’Al-Sijistani 


Elle me regarda et me dit alors : «J’aime bien certains passages des pages 45 et 46 qui reflètent exactement ma pensée. Ça parle de la Création, de l’Homme, du Retour, de la Réincarnation». La thèse disait :


S’il n’y avait pas de retour, la création devrait être qualifiée de "plaisanterie absurde et de frivole amusement". En effet, s’il n’y avait pas de retour, les conditions respectives des mauvais et des bons s’équivaudraient après la mort. Or, comment supposer la sagesse divine capable "de produire d’elle-même une aussi colossale absurdité".

À quoi bon faire éclore des individus qui se succédant d’âge en âge sans qu’il en résulte une évolution, évolution démarquant l’être humain de la bestialité.

Et pour donner des explications à ce que je venais de lire, Carmélia m’a tout simplement dit : « Est-ce que les moutons et les cochons ont évolué depuis des millénaires? Non! »
dit-elle : «L’être humain? Oui! C’en est la preuve!».

Cette journée là, j’ai découvert un autre aspect de la personnalité de notre mère; cette journée là, j’ai détecté une curiosité, une curieuse envie à connaître, à savoir, à comprendre les assises de notre Monde.

Ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion de relire plusieurs fois des passages de la thèse de Jean-François. Pour moi ce fut réellement un «back to the future». Ce retour philosophique m’a surtout permis de comprendre encore plus ce qu’était Carmélia. Oui, Carmélia se posait des questions sur l’être humain, sur la vie et sur la mort. Oui elle se posait des questions sur le «comment» et peut-être encore plus sur le «pourquoi» de la Création. J’ai compris qu’elle aurait aimé participer aux grands festins des illustres penseurs de notre destin; et qu’elle avait grande soif des nouveaux nectars philosophiques et théosophiques. Elle croyait en la Sagesse divine. Elle croyait au paradis, paradis qu’elle associait à la Parole de Dieu.

Une semaine après son hospitalisation à Edmundston, je lui ai montré le document de Jean-François, elle l’a immédiatement reconnu. Elle ne pouvait pas parler, mais tout juste bouger; elle a réagi; elle m’a souri. Lorsque je lui ai demandé si elle avait fait ses bagages et si elle était prête pour son céleste voyage; elle m’a fait signe que oui.

Aujourd’hui où elle est rendue, on la sait heureuse car c’est une autre vie à laquelle elle s’était bien préparée. Elle était prête pour ce dernier déménagement.
Aujourd’hui, on réalise réellement combien spirituelle était Carmélia; cette croyance en l’Homme, en la Création, en Dieu, était son adrénaline qui la rendait tellement forte et ce, tant physiquement que psychiquement. Donner était tout naturel. Avoir le pouvoir de se donner était un don du ciel. On reconnaît combien cette femme était extraordinaire; à la fois femme de bonté et de dignité, femme d’humilité et de simplicité, femme courageuse et religieuse. Elle pourra désormais s’abreuver de toutes les paroles divines qu’elle voudra. Elle saura tous les « comment » et connaîtra tous les « pourquoi ».

Carmélia ne sera jamais admise au temple de la renommée des grands philosophes de ce monde; mais elle avait l’esprit, l’intelligence et la sagesse pour être à leur table. Carmélia ne sera jamais honorée lors de grands galas de charité pour avoir été un être tout à fait remarquable qui s’est donnée corps et âme toute sa vie pour la collectivité; mais de la manière dont elle nous a élevés, de la manière dont elle nous a aimés, on sait très bien qu’elle se serait donnée pour tous les Haïtiens défavorisés de ce monde. Carmélia ne sera jamais peinte sur le tableau des saintes; mais si pour être une sainte comme le dit si bien Larousse; c’est de mener une vie exemplaire sur le plan moral et religieux, eh bien, notre mère était une sainte à nos yeux!

Avant de terminer, j’aimerais lire deux extraits de texte de Carmélia qui définissent bien sa pensée. Le premier parle de joies et de bonheurs, de peines et de malheurs :

«Peut-on être malheureuse quand on a la certitude que Dieu existe et qu’il prend soin de ceux qui Lui font confiance»?

Le deuxième est un passage de son poème intitulé Réflexions-Prières inspiré d’un texte de Victor Hugo :
«Je dis que le tombeau qui sur les morts se referme leur ouvre le firmament; et que, ce qu’ici-bas nous prenons pour le terme, est le commencement».

Bonne lecture à la bibliothèque Divine, Carmélia;
Bonne écriture à l’université de l’Esprit;
Bonne culture dans le jardin de la Création;

Si les Indes ont gratifié le monde d’une mère Térésa; humblement nous osons dire que Kedgwick a privilégié Renaud et sa famille d’une mère Carmélia.

Bon retour dans l’Au-delà! À bientôt

Par Pierre Gagnon, fils de Carmélia et Renaud Gagnon
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RÉFLEXIONS PRIÈRES, ADIEU - Carmélia Beaulieu
(D’après un texte de Victor Hugo)

Maintenant que du deuil qui
M’a fait l’âme obscure,
Je sors pâle et vainqueur.
Et que je sens la paix
De la grande nature
Qui m’entre dans le cœur.
Maintenant ô mon Dieu
Que j’ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre.
Où je sais que dans l’ombre
Il dort pour jamais.
Je viens à vous Seigneur
Père auquel il faut croire.
Je vous porte apaisé
Les morceaux de ce cœur
Tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé.
Je viens à vous Seigneur
Confessant que vous êtes.
Bon, clément, indulgent et
Doux ô Dieu vivant!
Je conviens que vous seul
Savez ce que vous faites
Et que l’homme n’est rien
Qu’un jonc qui tremble au vent.
Je dis que le tombeau qui
Sur les morts se ferme,
Ouvre le firmament.
Et que, ce qu’ici-bas nous
Prenons pour le terme
Est le commencement.
Je conviens à genoux que
Vous seul Père auguste
Possédez l’infini, le réel
L’absolu.
Je conviens qu’il est bon
Je conviens qu’il est juste
Que mon cœur ait saigné
Puisque Dieu l’a voulu.
Je ne résiste plus à tout
Ce qui m’arrive.
Par votre volonté,
L’Âme de deuils en deuils,
L’homme de rive en rive
Roule à l’éternité.
Nous ne voyons jamais
Qu’un seul côté des choses.
L’autre plonge en la nuit
D’un mystère effrayant.
L’homme subit le joug
Sans connaître les causes.
Tout ce qu’il voit est court,
Inutile et fuyant.
Vous faites revenir toujours
La solitude.
Autour de tous ses pas
Vous n’avez pas voulu,
Qu’il eut la certitude
Ni la joie ici-bas.
Dès qu’il possède un bien,
Le sort le lui retire.
Rien ne lui fut donné.
Dans ses rapides jours
Pour qu’il s’en puisse faire
Une demeure et dire,
C’est ici ma maison, mon
Champs et mes souvenirs.
Je vous supplie ô Dieu
De regarder mon âme
Et de considérer
Qu’humble comme un enfant
Je viens vous adorer.
Aujourd’hui moi qui fus
Faible comme une mère
Je me courbe à vos pieds.
Devant vos cieux ouverts
Je me sens éclairé dans
Ma douleur amère
Par un meilleur regard
Jeté sur l’univers.

samedi 6 mars 2010

In Memoriam

Le groupe de Rose-Anne Savoie a eu la douleur de perdre une de leurs participantes les plus appréciées. Elles ont voulu lui rendre hommage en lui consacrant un livret dont nous publions ici quelques textes.
Avec nos plus sincères condoléances. Marie Collard, au nom des membres du conseil d'administration de l'Association J'écris ma vie


Chère May,
            Merveilleuse femme que tu es. J’ai été touchée de ton engouement à écrire ton autobiographie ″Le Jardin de tante May″ . Pendant trois ans, tu as été fidèle à chacune de nos rencontres bimensuelles, et, comme tu me disais : ″rien ne m’empêchera d’assister aux  rencontres JMV car je n’ai pas tellement de temps qui m’reste, à mon âge, pour compléter mon livre. Je veux réaliser mon rêve de le publier afin de laisser un héritage à toute ma famille que j’aime tant″. J’étais émerveillée de t’entendre, tu rayonnais de joie profonde tellement tu étais fière et heureuse d’avoir atteint ton but d’écriture dans mon groupe, et, sans oublier que tu aies vendu à l’avance plusieurs livres à ta parenté qui aspire te lire avant même qu’il soit publié! Ton désir ardent de rencontrer le président de ″Les Éditions de la Francophonie″, M. Denis Sonier pour lui remettre de tes propres mains et de vive voix ton manuscrit!
            Aujourd’hui, je saisis ta fidélité à ton cœur et à ton âme d’entreprendre la démarche de le rencontrer en personne car c’était primordial pour toi de te rendre à Québec en septembre 2009. Comme tu disais :″je profite de la Vie au moment présent″.
            Ta richesse d’être va beaucoup me manquer et nous manquer à nos prochaines rencontres de JMV. May, inconsciemment, tu m’avais dit que c’était impossible que tu assistes à notre rencontre JMV le 24 février, chez moi.. Ça été la seule fois que tu m’aies exprimé avec certitude que tu ne seras pas avec nous. Je suis consciente aujourd’hui ce que ton inconscient a exprimé. Je manque ta présence terrestre, par contre ta présence au niveau de l’âme m’habite et tu seras toujours présente au cœur de mon être dans ma vie.
Ton amie, l’animatrice, Rose-Anne Lavallée Savoie   
Chère May,
Lorsque tu nous disais que tu n'avais pas toute la vie devant toi et que terminer ton livre pressait ; c'est comme si un pressentiment te poussait à écrire ton histoire au plus vite.  Ton départ laisse un grand vide dans notre groupe d'écriture, car tu étais un peu notre grande soeur, ce que tu as été toute ta vie pour ta famille!
Ta générosité et ta simplicité resteront pour moi de beaux souvenirs du peu de temps où je t'ai vraiment connue.
Je souhaite que ton livre soit publié, tu y tenais tant.
 Aurevoir
Janine  Renault
May, 
Tu as été pour moi un exemple de courage, de détermination et surtout de persévérance.
Tu as su garder jusqu’au bout, les belles qualités que tu avais pour réaliser et accomplir un rêve d’enfance.
Souvent tu me disais : ⁿJ’ai pas de temps à perdre si je veux finir mon livreⁿ. Merci pour ton amitié et ton bel exemple de vie accomplie.

Une amie JMV
Françoise Gallant, Atholville

Chère May
 Au fil de nos rencontres, par l’entremise de notre groupe JMV, j’ai perçu la douceur, la joie de vivre, le dévouement et l’amour pour ta famille qui émanait de toi.
Tu m’as beaucoup touchée par ta persévérance et ta détermination à vouloir écrire l’histoire de ta vie.
Je suis contente que nos chemins se soient croisés, contente d’avoir eu la chance de te côtoyer. Je tiens à te dire merci.
 Bon voyage chère May. Je te garderai toujours dans mon cœur,
Denise Michaud

Chère May,
C’est triste qu’une aussi belle personne que toi nous quitte et, aussi soudainement. Chaque rencontre où j’ai eu le plaisir d’échanger avec toi, je ne pouvais que sentir la richesse de cœur et la bonté qui t’habitaient. J’aurais aimé te côtoyer plus souvent. Repose-toi maintenant! Je ne peux que te dire : Mission accomplie.
Du 1er groupe JMV!
Cécile Paradis

May

Toi qui a le cœur sur la main
Ta douceur se répand sans fin
Tu es la bonté incarnée
Quel plaisir de t’avoir rencontrée
Pendant le programme JMV

J’ai toujours l’habitude de vouvoyer
Les personnes qui sont plus âgées
Mais quand nos chemins se sont croisés
Les barrières du temps se sont affaissées
Et ma bonne amie j’ai tutoyée

J’espère un jour me retrouver
Dans ‘Le jardin de tante May ‘
Afin d’y découvrir
Tes plus beaux souvenirs
En imaginant ton sourire

Là-haut dans le ciel
Il  te pousse des ailes
Tu es mon ange gardien
Ainsi que celui de tous les tiens
Chaque fois qu’ils en ont besoin

Affectueusement,
Marie-Louise Mercier

May
May comme le mois de Marie
Marie t’accompagne dans l’au-delà
L’au-delà te reçoit dans son jardin
Jardin de tante May rempli de fleurs
Fleur offerte telle une pensée
Pensées ajoutées à ton bouquet
Bouquet de fleurs de toutes les couleurs
Couleurs de l’arc-en-ciel
Ciel rempli de joie et de bonheur
Bonheur de May
Amitié
Kathleen