mercredi 25 juin 2014

En passant

Un petit tour comme ça en passant. Après des mois de silence et d'occupations intenses et les plus diverses, j'avais le goût de venir saluer mes amis acadiens. La plus fidèle de tous est sans contredit Rose-Anne Lavallée Savoie qui alimente de nouvelles ce blogue que j'ai délaissé un peu trop à mon grand désarroi.


 Personne n'ignore que j'ai subi la perte de mon mari en septembre 2013 après de longs mois de souffrance. Je reprends pied peu à peu faisant des choix différents. Ainsi, j'ai délaissé l'association pour diverses raisons. Malheureusement, cela signifie que je délaisse aussi l'écriture. Peut-être ceci n'est que temporaire, ce que je souhaite reprendre quand j'aurai accompli la promesse que je me suis faite: vivre enfin pour moi. Si quelqu'un ou quelqu'une souhaitait reprendre ce blogue de l'Acadie, il y a ici de tels talents, il me ferait plaisir de lui céder ce droit si le véhicule Blogger le permet, bien sur. Cette personne pourra entrer en communication avec moi à associationjmv@gmail.com.

Je souhaite à tous un superbe été fleuri.

Marie Collard

mardi 29 janvier 2013

Remerciements

Je remercie tous ceux et celles qui m'ont présenté leurs condoléances, m'ont soutenu par leurs paroles réconfortantes soit par courriels, par cartes, par téléphones ou par don lors du décès de maman, Corinne Lavallée survenu le 22 -12-12, âgée de 97 ans. 

J'ai apprécié votre présence d'Être malgré la distance physique, accompagnée d'amour et de prières ainsi que vos pensées imprégnées de tendresse.

Je tiens  à vous souhaiter, à tous, une année d'Amour, de lumière et de partage !!

Rose-Anne Lavallée Savoie, animatrice du Restigouche au NB

dimanche 23 décembre 2012

Message de condoléances

Animatrice à Restigouche, Rose-Anne Savoie nous fait part de la douleur qu'elle a eue de perdre sa maman le 22 décembre 2012 à 12 h 55. Elle a assisté à son  dernier souffle. Elle dit avoir le cœur brisé d'avoir perdu sa présence physique. Elle ajoute: « Son âme habite mon âme, mon cœur en ce moment présent et jusqu'à l'éternité.»
Les funérailles auront lieu le 29 décembre à 9 h 30 à l'église St-Jean-Baptiste de Dalhousie. Elle sera exposée les 27 et 28 décembre de 2 h à 4 h et  7 h à 9 h  au Salon Maher, 421 Victoris, Dalhousie.
Tous les membres de l'association J'écris ma Vie leur offrent leurs plus sincères condoléances.

lundi 5 novembre 2012

Le Grenier de ma mère

Thème du concours d'écriture 2011 de l'association J'écris ma vie inc.


Depuis longtemps, je rêve de retourner sur les lieux de mon enfance. Bien sûr, je n’y trouverai personne; la maison est déserte depuis que ma mère a fermé les yeux. C’est plutôt comme un pèlerinage, un retour aux sources qui me motive. L’occasion m’est donnée lorsque ma sœur m’invite à lui rendre visite. Sa demeure est près de la maison familiale dont elle a la garde. Au jour fixé, je m’amène. Sans lui dévoiler ma pensée, je m’informe si on a vidé le contenu de la maison. « Les deux étages, oui…» me dit-elle. « Pour ce qui est du grenier, les objets qui y sont entreposés ont peu de valeur, sinon sentimentale. Tu aimerais peut-être y faire un tour ? » Elle avait deviné juste. En me tendant les clés, elle dit : « Bon pèlerinage! » En franchissant le seuil, il me semble voir le doux visage de ma mère, m’invitant à venir explorer ses trésors d’antan. Je monte l’escalier; les vieilles marches craquent sous chacun de mes pas. Craignant de briser ce silence quasi religieux, j’avance sur le bout des pieds. Parvenue au grenier, j’ai un instant d’hésitation. La main sur la poignée, j’entrouvre la porte. Un grincement sorti du fond des âges signale mon intrusion. Du fond de mes souvenirs, j’entends une voix d’antan nous disant : «Quos que vous fortez? Dégruchez d’là! » - « Qu’est-ce que vous cherchez ? Descendez de là. »

À travers le demi-jour de la lucarne, je vois un amoncellement d’objets hétéroclites qui, pour la plupart, me sont familiers. Sur une patère, un chapeau noir garni d’une voilette et d’une grappe de cerises me ramène à ce jour où mon petit frère s’était avisé de croquer ces beaux fruits rouges. C’était bien le chapeau dont ma mère se coiffait lors de ses rares sorties. Et à côté, le vieux parapluie qui était toujours de connivence avec nous dans nos escapades d’enfants, juste pour le plaisir de courir sous la pluie.

-Tiens, le grand coffre rouge vin! C’est là que maman rangeait tout le linge dont elle ne voulait pas se départir. Elle disait : « Ça peut encore servir. » ou bien, « On pourra toujours l’utiliser plus tard ». Ainsi, elle finissait par tout conserver; courtepointes artisanales, lingerie brodée à la main et le couvre-pied blanc; les pièces de toile faites de chanvre et de lin tissé au métier étaient l’oeuvre de l’aïeule. Que d’heures consacrées à ces travaux! Bien rangés dans un coin, quelques vêtements; je reconnais le petit « romper » comme on appelait cette barboteuse d’enfant et un rabat vert doublé en beige qui avaient appartenu à mon père, vestiges de ses jeunes années.

Doucement, je referme le couvercle. Juste à côté du métier, le rouet semble me narguer. Oui, je me souviens, je voulais apprendre à filer et je m’étais coincé les doigts dans l’épinglier; et là, la «romaine» (balance romaine) avec laquelle nous pesions tout, même les bébés. En me déplaçant, je frôle un objet froid qui me fait réagir; pauvres patins à roulettes – j’avais fait une méchante culbute qui avait tellement fait rire mes amis à en croire que c’était drôle.

En apercevant le vase de nuit, c’est moi qui suis prise d’un fou rire. Lui, il est gêné, il s’en souvient. C’était un ordre de maman : « Pas de chat dans les chambres durant la nuit. » Ce soir-là, Minet avait passé outre et avait grimpé l’escalier d’un trait. Armé d’un balai, mon frère était parti à la chasse. Sous la commode, il avait cru voir sa proie et avait frappé un grand coup. Vif comme l’éclair, l’objet avait dégringolé l’escalier faisant, à chaque marche, retentir un son de cloche avant d’atterrir au beau milieu de la cuisine... J’ose croire qu’il était vide.

Mes yeux s’arrêtent sur l’étagère où repose une bouilloire de fonte que nous nommions une bombe et à côté, un petit support en métal pour faire des oeufs à la coque. Sont-ils en train de se remémorer eux aussi des jours où l’esprit inventif de la maisonnée avait remplacé les oeufs par des pommes que nous avions déposées dans la bouilloire pour les faire cuire. Tout allait bien jusqu’au moment où mon
père était venu se servir de l’eau pour se faire une tasse de thé. Une eau brouillée en était sortie et l’explosion de colère de mon père qui s’en était suivie nous avait enlevé, à nous les enfants, toute envie de recommencer.

Enfin, le berceau que je cherche est là. C’est celui qui a bercé toute une génération dont je fais partie. Sur son petit matelas repose une poupée de chiffon. De ses grands yeux, elle semble me regarder et me reconnaître. Je la prends dans mes bras en lui disant avec nostalgie : « C’est bien moi la petite fille qui t’a prodigué caresses, soins et promenades. Que de bons moments nous avons vécus ensemble. » Et comme autrefois, je la dépose doucement dans son lit et lui murmure : « Fais un beau dodo. »

Maintenant, c’est à la commode d’attirer mon attention. Sur le dessus, comme un phare, trône une lampe à huile. Elle a veillé bien des soirs pour s’assurer que tous nos devoirs étaient achevés, qu’un travail pressant était terminé ou tout simplement pour éclairer une partie de cartes animée.

Dans le premier tiroir apparaît breloques, lorgnons, montres qui ont vu de plus beaux jours. Une boîte de lettres, le courrier de ma mère - au hasard, je prends une carte illustrant un couple cheminant dans un sentier fleuri et je lis ce joli vers : Nous irons, dans la vie, enlacés pour toujours, guidés par le soleil de nos jeunes amours. L’idée me vint de la dérober, mais prise de scrupules, je la remets à sa place.

Le deuxième tiroir me laisse rêveuse. J’y retrouve la robe de noce de ma mère. De tissu blanc damassé, elle est typique de la mode du temps. Attaché aux épaules de la robe, un long scapulaire au panneau de même tissu retombe jusqu’aux pieds. « Maman, comme vous deviez être jolie le matin de ce grand jour. »

Enveloppés dans du papier de soie bleu, un voile brodé aux coins, une couronne blanche fleurie et un brassard blanc que portaient les garçons - nos accessoires de première communion. Dans un autre paquet, un set de baptême jauni par le temps avait sûrement dû servir, à tour de rôle, à toute la maisonnée. Que de symboles de ces grands événements marquant le cours de la vie familiale.

Dans le troisième tiroir, je découvre des livres pieux et un missel romain; un ange conducteur côtoie deux romans, Le dernier sanglot et Où l’abeille se pose ainsi qu’un catalogue de commande dans lequel mes parents avaient fait des achats pour leur mariage et des revues à la mode du temps.

J’allais me retirer quand, du passé, surgit une tendre mélodie. C’est la voix de notre petit gramophone qui chantait pour nous : Ferme tes jolis yeux pendant que maman nous berçait et qu’elle reprenait: car les heures sont brèves au pays merveilleux. Plus tard, il nous avait accompagné sur le chemin des amoureux et pour le plaisir de tous, il nous avait fait danser au son de quadrilles, d’une valse ou d’un fox trot. Ce petit instrument avait marqué et enjolivé nos vies.

L’heure des adieux vient de sonner. Dans ce court laps de temps, je viens de revivre, comme dans un film, les événements marquants d’un chapitre de ma vie. Ressourcée par mon passé, je peux maintenant laisser tous ces beaux souvenirs reposer en paix et aller de l’avant.

Cécile Robichaud, r.h.s.j., Tracadie-Sheila

Trois lancements de nos auteurs


Restigouche


Colette Diotte


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L’animatrice Rose-Anne Lavallée Savoie et l’auteure Marie-Louise Mercier lors du lancement de son livre Parcelles de vie enrobées de poésie en décembre 2011.

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L’animatrice Rose-Anne Lavallée Savoie en compagnie de l’auteure Jeanine Venne Renault lors du lancement de son autobiographie Par les chemins de ma vie.